Tout arrive mélangé,
En vrac, en sacs, voire en ballots tout compressés.
On récupère, on décompacte, puis on balance en vrac.
Et les machines s’activent, ça décartonne, ça passe le reste dans des gros trous, des moyens trous et des p’tits trous.
Les gros cartons sont partis et pour le reste commence le tri.
Les p’tits cartons, les journaux, les feuilles de cours, les lettres d’amour…
Tout défile sur des tapis entre les pots d’yaourt et les barquettes de jambon.
C’est drôle, c’est beau, ces immondices de l’improbable.
Mais où sont les bouteilles ? Les conserves, les capsules ?
Attends mais elles sont d’jà parties, c’est dingue !
Les vl’a qui défilent sur d’autres tapis.
L’aimant a chopé les canettes, les boites en métal et autres petits emballages qui gling-gling.
Ils sont plus là, c’est ouf.
Et sur c’tapis c’est les bouteilles, elles défilent, vertes, bleues, blanches…
Et attends, r’garde, elles s’envolent ! J’te jure c’est ouf, elles s’envolent les boutanches,
Y’a des machines de ouf, des caméras et des IA qui repèrent les vertes, les bleues, les blanches
Et leur soufflent dessous avec des p’tites bulles d’air pour les envoyer tout là-haut.
Incroyables les gars, j’vous jure.
Après les trucs passent dans la presse et ressortent en gros ballots cubiques bien ségrégués, bien compactés.
C’est presque beau, tous ces déchets qui ressemblent à des gros légos.
Vraiment c’qu’on fait c’est carrément dingo.
Mais bon après c’est pas fini.
Tous ces légos ils partent ailleurs et leur vie continue ; mais j’vous raconte pas la suite